A la question qu’est ce que le daltonisme, la réponse la plus répandue est : une personne qui confond le rouge et le vert.
Un daltonien serait donc une personne qui perçoit la sauce tomate d’un joli vert pelouse et qui trouverait que le gazon a été peint en rouge ? Ce serait une personne qui aurait sauté sa moyenne section de maternelle et n’aurait toujours pas compris qu’un sapin est vert et une fraise rouge ? Evidemment, il n’en est rien.

Tout d’abord voici un petit rappel d’anatomie de l’œil.

La lumière qui pénètre dans l’œil est focalisée au fond de l’œil, appelé la rétine.

Sur la rétine, différents récepteurs transforment l’information lumineuse en signal électrique arrivant jusqu’au cerveau via le nerf optique. Le cerveau traite alors l’information et la restitue sous la forme d’une image. C’est ainsi que nous voyons.

Si vous regardez droit devant vous, la chose que vous fixez est nette, précise et colorée. Ce qui se trouve en périphérie perd en précision et devient incolore.

En effet c’est au centre de la rétine que se trouvent les cônes capables de détecter les couleurs. Il en existe 3 sortes : les cônes rouges, les verts et les bleus. Dans le cas du daltonisme génétique, un type de cône ne travaille pas correctement, ou pas du tout.


Un point sur les chiffres et les statistiques

Le daltonisme génétique est porté par un gène récessif sur le chromosome X. C’est pour cela qu’il touche principalement les hommes. Il suffit que la mère soit porteuse saine (n’ayant donc aucun problème de perception des couleurs) pour que son fils ait une chance sur deux d’être daltonien. Cela représente environ 9% des hommes.

Pour qu’une femme soit daltonienne, il faudra que son père soit daltonien et que sa mère soit porteuse également. Cela réduit donc à 0.45% les chances d’être daltonienne.

Que voit le daltonien ?

Plus qu’une confusion entre les couleurs, le daltonisme se traduit avant tout par une faiblesse de réception de l’information colorée. Tout est plus fade, moins intense : de nombreuses couleurs sont alors mal vues et se ressemblent. En effet, les couleurs pastelles seront vues blanches ou gris pâle. Les couleurs sombres seront vues marrons ou noires.

Aussi, plus la zone colorée est petite, plus le temps d’exposition est faible et plus l’intensité est faible, plus fortes sont les chances que le daltonien se trompe.

Si on laisse suffisamment de temps et éventuellement on donne des indices, la personne daltonienne arrivera plus facilement à voir ce qu’il faut.

En fonction du cône affecté, ce sont plutôt certaines couleurs que d’autres qui seront vues difficilement.

Ci-dessous voyez la différence perception entre une personne daltonienne et la réalité

Vous observez l’image de gauche, vue par les personnes ne souffrant pas de daltonisme. Les deux images du centre représentent la vision d’une personne dont le cône vert et le cône rouge sont déficients. Veuillez noter que leur perception est très proche l’une de l’autre. D’une manière générale, le rouge et l’orange se sont transformés en kaki/marron, le vert est perçu jaune et les couleurs très claires sont perçues blanches ou gris clair.

Sur l’image de droite vous visualisez la perception de la personne dont les cônes bleus sont déficients. En réalité, il serait plus correct de parler d’une déficience jaune/bleu. En effet, les jaunes ont disparu de l’image. Le vert est devenu bleu, l’orange est devenu rouge, le jaune a pris une légère teinte rose. Le bleu, quant à lui, est devenu légèrement vert turquoise.

Ci-dessous, observez la différence de perception des couleurs en fonction de si l’atteinte est totale ou partielle.

 

Quelles sont les conséquences sur le quotidien ?

Une personne daltonienne peut tout à fait vivre normalement. Certaines personnes ne le découvrent que très tardivement à l’occasion d’un examen un peu plus poussé chez l’ophtalmologiste. 

Les enfants sont souvent dépistées très rapidement.

Certains métiers sont fermés aux personnes ne pouvant voir les couleurs convenablement. On pense par exemples aux pilotes et aux électriciens. Mais cela n’est pas nécessairement vrai pour tous les daltonismes. Il convient de faire les tests appropriés en cabinet d’ophtalmologie afin de déterminer avec précision le type de daltonisme dont on souffre et les restrictions réelles pour un emploi. En effet, il existe de nombreuses croyances autours de ces interdictions.

Heureusement le daltonisme dans la majorité des cas ne pose aucun problème majeur aux personnes en souffrant. Des quiproquos avec l’entourage ou l’achat d’une chemise rose poudrée au lieu d’une chemise blanche seront bien souvent les seuls écueils que l’on pourra déplorer.


Quelles solutions pour les daltoniens ?

Plusieurs solutions sont disponibles sur les smartphones : une application qui lit et indique la couleur de l’image, une application qui augmente la luminosité et le contraste des couleurs pour les rendre plus perceptibles. Il est également possible de modifier les réglages d’affichages de votre téléphone. Certains jeux et applications permettent de changer les couleurs d’indicateurs pour faciliter la distinction.

Des verres de lunettes spécialement développés pour les daltoniens apportent aussi une réponse à ce trouble.


Amusez-vous et faites notre petit test pour savoir si vous êtes daltonien et si vous l’êtes, quel type de cône semble affecté !

Que voyez-vous ?

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Pour comprendre encore plus de choses sur votre vision, c’est par ici !